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Le Chaman des Villes, et le Chaman des Champs

Dernière mise à jour : 24 mai 2020

Bien de mes amis autour de moi, me disent être mieux à la campagne, là où l’air est pur, là où ils se sentent en connexion avec la nature. C’est juste. Et c’est très vrai. Ils me demandent pourquoi j’ai atterri en ville, dans le béton, le bruit, la foule. Et comment cela est possible pour moi d’y vivre, d’y être à ma place.


Un jour, je marchais d’un pas rapide, l’air était chargé du printemps, clair et transparent, lumineux. Je voyais les arbres et les fleurs avec plus d’acuité. Les sons me parvenaient, nets et clairs. Et pourtant, il s’agissait d’un malheureux platane en bourgeon, d’un pigeon solitaire, d’un pissenlit dans la fissure du bitume…


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J’ai pris conscience des immeubles autour de moi, et de toute la vie qui le peuplait. Ces hommes et femmes, au chômage ou en congés, ces enfants à l’école, ces vieillards derrière leur fenêtre ou devant leur télé, ces nourrissons qui découvrent le monde et la vie…

Il y a peu de déchets, par terre ; les rues sont nettoyées, il y a des poubelles. Tout est entretenu du mieux possible.


J’ai déjà vécu à la campagne, ou dans les bois. Comme beaucoup, je me suis ressourcée dans la nature, à son contact, pour me souvenir ma condition animale et intuitive, mon essence et ma nature.

Et pourtant, dans mes promenades, il fallait que je me munisse d’un sac, pour mes poubelles personnelles, et si possible, y ajouter les déchets laissés là par d’autres. Les amoureux de la nature espèrent faire de l’engrais avec leurs papiers et mégots ? Ils pensent que la nicotine, le gras, les solvants et autres produits transformés sont présents à l’état naturel dans le sol ? Biodégradable ne signifie pas bioresponsable…


J’avais demandé à l’Univers de m’envoyer dans l’endroit parfait pour moi, le lieu idéal pour ma mission. Et c’est en ville, dans un quartier défavorisé, que je suis arrivée. Pourquoi ? Pour... quoi ?


Parce que c’est d’ici, que j’entends les sirènes des pompiers et qu’automatiquement j’envoie des prières et des pensées pour eux, pour ceux qui ont fait appel à eux, pour les soignants et la famille.

Parce que d’ici, j’entends les scènes de ménage, ces tragédies intimes et souffrantes, auxquelles je réponds par l’envoi de paix.

Parce que c’est d’ici, quand un homme ivre hurle dans la rue, que je peux envoyer ce qui manque à sa vie et qui l’aide à retrouver une estime de lui-même.

Parce que c’est d’ici, quand un enfant pleure à l’école juste en bas, que j’envoie tout l’amour qui l’aidera à se sentir moins seul et plus fort.


Certains d’entre nous se sont fixés à ces points géographiques stratégiques, qu’ils ont le devoir de purifier afin que rayonnent et se stabilisent les champs énergétiques de notre planètes. Entre ces points fixes, ces carrefours puissants qu’il faut maintenir dans de hautes vibrations, il y a des zones peuplées, mouvantes, instables.

Et c’est là, que l’Univers m’a expédiée. Sans les pourvoyeurs de cadres énergétiques hauts et fiables, il me serait impossible de garder ma stabilité intérieure et ma vocation. Grâce à chacun, à ce quadrillage solide autour de moi, gardés et dynamisés par nos chamans de la campagne, la chaman des villes que je suis n’aurait aucun rayon d’action autour d’elle !

Nous sommes unis dans un même objectif, même si pour moi, les renards savent assurer leur propre bien-être. Et même si pour d’autres, les hommes n’ont qu’à se gérer seuls. Certains soignent la nature et les créatures qui y vivent. D’autres aident la ville, et les créatures qui la peuplent. Et pour avoir fait les deux, je vous assure qu’il y a du vivant en milieu urbain ! C’est affaire de mission…


Ah c’est sûr, la ville, la foule et son cortège de misères, ça salit, ça blesse, ça vide ! C’est vrai, il est compliqué de miser sur la rivière ou l’arbre pour se recharger, se détoxifier… Mais aussi, n’est-ce pas notre rôle, à nous, les soigneurs du monde et de la terre, d’être en capacité de nous occuper de ceux qui en ont besoin, là où ils se trouvent ? Et de ce qui en a besoin, là où cela se trouve ? Une ville ne mérite-t-elle pas le même amour que l’océan ? Ne fait-elle pas partie de la Terre autant que la forêt ?

De tous temps, cette divergence a existé, principalement dans les milieux de la religion. Entre les moines séculiers et les moines réguliers du bouddhisme ou de la chrétienté, par exemple. Mais aussi avec nos guérisseurs, ou les hommes et femmes médecine du monde entier : certains en ville, d’autre au fond des bois. Moi, j’ai choisi d’être une chamane des villes.

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